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Chapitre 7 : Le groupe de Socio- Somatanalyse : catharsis et sociodynamique

La socio-dynamique

La présentation de la socio-somatanalyse dans le tome I m’a amené à présenter le nouveau concept de dynamique de groupe comme un déroulement en quatre étapes :

La troisième partie de ce deuxième tome nous proposera deux autres textes sur cette nouvelle proposition. Ici il nous suffit de pointer ce déroulement dans la pratique de ce groupe, même si j’ai surtout insisté sur la présentation des participants.

Au départ, une tâche commune

Un groupe se constitue toujours autour d’un tâche commune ; ici il s’agit de la thérapie analytique de ses participants. L’un d’eux insiste : « on te paye pour ! ».

Première étape : le conflit

Chaque participant a son idée personnelle de la façon d’accomplir cette tâche, d’où le conflit initial. Les anciens voulaient retrouver le même groupe et ne rencontrent que des absents et des nouveaux. Ils s’attendent à ma sollicitude comme avant et voici que je m’occupe des nouveaux…

Deuxième étape : la sécurisation

Mais comme on est condamné à passer deux jours ensemble, et qu’on paye pour cela, autant sortir du conflit – assez stérile – et constituer une base de sécurité qui permet à chacun de mieux travailler à la tâche prévue. Je m’y emploie moi-même en proposant une présentation des participants vu le grand nombre de nouveaux. Mais les analysants contribuent aussi à cette sécurisation : les anciens s’adressent directement à l’analyste qui est le garant du cadre ; ils quittent la salle à l’heure habituelle du repas pour rappeler le cadre ; des couples d’entraide se forment, sécurisants en début de week-end, plus créatifs vers la fin ; les anciens prennent des jeunes en charge, interpellent l’analyste qui n’est pas payé pour prendre son pied… Ce groupe est l’un des premiers de ma carrière et date de près de trente ans. J’y ai peu insisté sur la dimension groupale aussi les illustrations de la dynamique de sécurisation sont-elles minces et pourtant pertinentes.

Troisième étape : le consensus

Pour une tâche aussi subtile et grave que la thérapie, la sécurisation ne suffit pas. S’abandonner aux plus intenses des émotions et des affects nécessite un accordage, une ambiance, une convivialité que nous appelon consensus. (Nous réservons le terme « affectif » à ce qui unit un couple). Ce consensus groupal se caractérise par des processus multiples dont les plus importants sont : 

  • le groupe de pairs, sans père,

  • le groupe égalitaire,

  • le respect de chaque membre en tant que personne,

  • mais aussi comme personne, nobody : à force d’être l’égal de tous les autres, on n’est plus « la » personne différenciée…

Nous retrouvons ces caractéristiques vers la fin du week-end de cet atelier : 

  • les anciens agressent le père et s’entendent entre pairs, anciens et nouveaux travaillant ensemble à deux, quatre, grand groupe ;

  • la différence entre nouveaux et anciens, hommes et femmes, personnalités à diagnostics divers s’estompe ;

  • les uns réagissent aux vécus des autres d’un bout à l’autre de la salle (de 140 m2), respectant ces vécus et s’en servant comme stimulation ;

  • vers la fin du week-end, chacun se prépare à la séparation, tout seul, redevenant personne…

Quatrième étape : le don

Il s’agit ici du don que fait le groupe en tant que groupe à ses membres dont il reconnaît enfin toute l’individualité, toute la spécificité et toute la créativité éventuelle. Dans ce groupe avec beaucoup de débutants, on n’en est pas arrivé jusque là. Les deux marqueurs principaux du don sont : 

  • la présence de tout le groupe autour du travail personnel d’un seul avec accordage, accompagnement, encouragement ;

  • le retour du père pour des interventions pointues et ponctuelles que lui seul peut faire.

Cette illustration de la sociodynamique nous annonce le grand chapitre socioanalytique de la troisième partie. En attendant, ce groupe de socio-somatanalyse nous éclaire encore plus sur la catharsis qui, même si elle est très post soixantehuitarde par son intensité, répond néanmoins aux principes mêmes de la catharsis éternelle, analytique en particulier.

 

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