Chapitre 1 : La socio-somatanalyse Conclusion Prenant le contre-pied de la douceur et de la tendresse que rayonne le consensus, nous terminerons sur un ton ferme et militant, invigoratif et batailleur. Même si le consensus ne s’impose pas (de l’extérieur), les considérations ici développées doivent être affirmées avec force. La théorie, elle, doit s’imposer.
Le consensus est la clé de voûte de l’édifice social,
· le lieu de ressourcement de la société,
· un havre de paix commun à défendre bec et ongle.
Cette reconnaissance se fonde sur une observation directe du social à partir du principe absolu que la dynamique de groupe est différente des constitutions et développements de l’individu, contrairement à la pensée psychanalytique. Il n’y a donc pas à utiliser les concepts issus de la psychologie : inconscient (de groupe), appareil psychique (groupal), transfert et autres illusions (de groupe). Le groupe social a ses caractéristiques propres et sa science, sociologique, notamment. Les psychothérapeutes doivent accepter cette séparation et faire l’effort de cette double approche.
Nos propositions sont des apports majeurs de cette nouvelle approche :
· la dynamique de groupe comme mouvement d’auto-organisation inhérent au social universel ;
· les quatre étapes principales de cette auto-organisation : conflit, sécurisation par les rôles, consensus et don ;
· la troisième étape ici développée, celle du consensus, indispensable à tout groupe qui perdure, vitale pour l’humanité, malgré son risque d’uniformisation ;
· la tâche tout aussi vitale de gérer ce risque pour passer à l’étape du don qui fait civilisation.
C’est là qu’intervient le psychothérapeute - de groupe -, sociothérapeute et socioanalyste, comme nous avons essayé de le faire ci-dessus.
L’insistance sur la dynamique de groupe ne doit pas faire oublier les autres points forts de la socio-somatanalyse :
- le travail émotionnel,
- l’affirmation de soi,
- le repérage de son rôle social propre,
- l’interrelation des trois positions de vie en groupe, en couple et solo, à la fois séparées et connectées.
Pourtant c’est autour de la spécificité du processus groupal que se construisent toutes ces acquisitions. Soulignons l’importance du retour de cette réalité sur l’individu : le sujet n’acquiert les fonctions correspondantes que s’il a réellement vécu de façon prolongée ces différents états du groupe, à savoir :
- il ne peut se battre efficacement que s’il a connu des groupes (familles) conflictuels ;
- il ne se sent en sécurité dans un groupe que s’il a reconnu, accepté, assimilé son rôle social habituel, celui dans lequel il excelle ;
- il ne se sent protégé par la société – par le gendarme au bout de la rue – que s’il a pu s’abandonner longuement au consensus groupal ;
- enfin il n’apportera sa créativité personnelle de façon constructive que s’il retrouve une culture “en don” telle qu’il l’a déjà connue auparavant.
Cela s’observe facilement dans un groupe prolongé telle une formation et stimule les participants à faire évoluer sa dynamique dans les quatre états.
Passons à présent du coté de la psycho-somatanalyse dont nous proposons les points suivants :
- le protocole en précisant le rôle et la place de la main de l’analyste sur le corps de l’analysant,
- le mode relationnel principal, à savoir le transfert et l’affectif,
- tout en élargissant les descriptions et explications à toute la complexité de cette psychanalyse corporelle à travers trois cas cliniques très documentés, une personnalité bordeline, un syndrome post traumatique sévère après inceste, une personnalité schizotypique.
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