Chapitre 11 : Les paramètres diagnostics Quand pas assez d'amour empêche le couple ou le temps clival de l'amour Nous vivons une révolution morale. Notre civilisation post-industrielle est en pleine rupture et nos positionnements dérivent allègrement comme autant de continents. Nous nous retrouvons dans la dynamique d'un nouveau couple dit minimal dont nous ne connaissons pour le moment que l'équation fondatrice : couple = amour. Le couple actuel est fait d'amour et que d'amour. Et les deux termes de l'équation se situent dans une relation d'égalité aussi touchante que menaçante. Dès qu'il y a déséquilibre, les termes disparaissent eux-mêmes : trop de couple tue l'amour, mais pas assez d'amour empêche le couple. Cette dernière proposition semble évidente à tous ceux qui fréquentent Marie-Claire, Nous deux ou Cosmopolitan. Les enfants de la civilisation post-industrielle ont intégré ce message avec Candie, Goldorak et Dorothée : pas assez d'amour empêche le couple ; si tu ne m'aimes pas, je te plaque. Il y a effectivement un certain consensus sur ce qu'on peut appeler le « passif d'amour » : l'absence d'amour et/ou l'incapacité d'aimer. Par contre l'autre aspect du manque d'amour est beaucoup plus méconnu quoique aussi fréquent, c'est « l'amour passif». Ici, il y a une apparence d'amour, du coup de foudre, de la passion, de la jouissance même, mais seulement dans la passivité, aussi longtemps qu'agissent le fantasme et la nouveauté. Le couple, lui, est aléatoire et toujours éphémère. Il n'y a pas plus de couple avec l'amour passif qu'avec un passif d'amour. Ce qui se passe ici relève d'un fonctionnement seulement partiel de l'amour. Cela s'entend bien dans « amour passif», cela se comprend encore mieux lorsqu'on dit « passif d'amour ».
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