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Chapitre 12 : Les purs processus inconscients et le modèle ontologique

L’Expérience des Processus Inconscients : E.P.I. en pneumanalyse

Pour chaque étape, il y a d’abord la traversée d’une structure défensive spécifique puis l’accès au pur processus.
 
 
Etape 1
            pratique :      subversion de la structure de vigilance que requiert la vie sociale, par la mise en posture allongée et relâchée sur un matelas ;      
 
            effet :              éveil du bien être.
 
 
Etape 2
                pratique :      subversion de la “structure corporelle”, du “ schéma corporel “ anatomique            et de l’homéostasie bio-physiologique par l’hyperventilation et  l’hyperoxygénation ;
 
            effet :             éveil du pur processus énergétique, ou “expansion du corps énergétique “,                                                  il s’agit aussi de la libido freudienne, donc de l’inconscient personnel avec                                        retour de souvenirs réels et d’émotions.
 
 
Etape 3 
pratique :      subversion de la “ structure mentale “, de celle qui donne “ forme “ à toute production psychique (image, pensée, mélodie etc...), par l’invasion de la vague énergétique dans le cerveau et relâchement de la conscience ;
effet :             aspiration dans le tunnel noir, l’obscurité, l’informe, le gris ; sensation d’un mouvement très intense qui fait débouler en spirale à travers le tunnel vers...la lumière qui point au bout. L’absence de “ l’in - formation “ donne des ressentis d’une extrême intensité et d’une nouveauté surprenante. C’est dans ce tunnel que l’on peut paniquer et résister jusqu’à éprouver l’enfer. Vingt pour cent des E.M.I. sont des expériences angoissantes et infernales. Si l’on s’abandonne avec confiance à ce pur processus spirituel, on arrive à la pure lumière, à des taches de couleur extrêmement vives, à une vérité d’une évidence totale ; on entre dans un mouvement d’aspiration libérateur. C’est à ce niveau que se situe, pour les Tibétains, l’éveil définitif, le nirvana, qui intègre l’amour sans objet ni image. Eveil de clarté, volupté, agapé, épistémé.
 
 
Etape 4
pratique :      subversion de la “ structure personnelle “, à savoir de tout ce qui fait la définition de la personne avec son identité, son individualité, son apparence que nous connaissons, sa séparation d’avec les autres, d’avec son ego freudien méfiant, de sa persona jungienne artificielle ;
 
effet :            - survenue de visions “ transpersonnelles “ et archétypales dans lesquelles des êtres mythiques côtoient des êtres vivants et des êtres morts à nouveau vivants dans des paysages paradisiaques; créativité visuelle débridée et exaltante, mais aussi révélation, audition de musiques célestes, olfaction de parfums sublimes...
                        - libération d’un sentiment d’amour intense, profond, inconditionnel, tel qu’on ne l’a jamais connu, envers les vivants et les morts (d’anciens êtres proches) et surtout des êtres archétypaux : maître, saint, dieu... 
                                - défilement de toute la vie (en une ou deux minutes) avec, parfois, jugement moral sur certains événements où l’on a été mauvais,
- le tout sur la base d’une volupté et d’une félicité stables et inconnues jusque là.
 
            Ces derniers vécus sont ceux-là même que C.G. Jung conceptualise comme “ inconscient collectif “. Jung a accédé à ce quatrième palier après des années à régresser, déprimer ou, tout simplement, à subvertir les structures mentales et individuelles. Quant à Freud, il s’est arrêté au deuxième palier, énergétique, celui de la “ libido “, et encore cette énergie libérée se focalise-t-elle préférentiellement sur le sensuel et le sexuel. A ce deuxième stade freudien, il y a un accès facilité aux souvenirs réels et enfuis de la petite enfance, aux événements et processus refoulés, ce qui constitue l’essentiel de “ l’inconscient personnel “.
 
 
Etape 5
Point de non-retour : en E.M.I. comme en rebirth, quelque chose fait revenir à l’état de conscience habituel, que ce soit un être archétypal qui en fasse la demande, ou le médecin auprès du comateux qui appelle à se réveiller, ou le souvenir de ses obligations de père , mère, conjoint etc. Le corps revient à la vie, l’esprit traduit ce changement en un message symbolique tout comme, en rêve, il met en image les événements corporels de la nuit. Ce retour se fait le plus souvent à contre cœur.
 
 
Etape 6
          Changement de vie : cette expérience est si riche et si intense qu’elle reste profondément et durablement gravée dans les sens et dans la mémoire. On s’y réfère avec bonheur. Elle est très souvent le vécu le plus important de toute la vie, aussi entraîne-t-elle un changement d’état d’être et de vie. Pour rester dans l’amour qu’on a ressenti, on modifie son attitude envers les autres. On change son mode de vie pour rester en contact avec ce ressenti intérieur.
 
 
 
            Ce sont les trois étapes centrales qui ont mis en ordre les observations que je fais depuis si longtemps :
-   l’étape corporelle, énergétique, qui correspond à l’inconscient freudien et que je généralise en “essence de l’énergie” (terme freudien d’ailleurs),
-   l’étape psychique, spirituelle, qui correspond à l’inconscient oriental ou inconscient absolu et qu’ils appellent “nature de l’esprit”,
-   l’étape relationnelle, transpersonnelle, qui donne les mêmes contenus que l’inconscient collectif de Jung et que j’appelle “l’intime du lien“, parce qu’on y côtoie également les êtres aimés vivants, morts et virtuels ainsi qu’un environnement magnifié.
            Voici cet essai de description de ces trois temps centraux et successifs et quasiment toujours décelables quelle que soit la richesse et le désordre apparent du contenu imaginal.
            Dans nos mises en commun des vécus de rebirth, nous commençons maintenant par déterminer le cheminement formel (la succession des subversions de structures et d’éveils de processus) parce que l’analyse des contenus change totalement selon l’étape. Lorsque le patient s’arrête à l’essence de l’énergie, nous sortons l’analyse freudienne, avec insistance sur le sexuel éventuellement. Lorsqu’il passe jusqu’à l’intime du lien, il n’y a plus aucune interprétation sexuelle, mais une pure plongée dans le symbolisme jungien. Cela évite bien des contresens. Si le patient reste coincé dans les structures (avec tétanie, puis hyperacuité sensorielle), nous nous focalisons sur les mécanismes de défense et les difficultés à s’abandonner. Mais est-ce bien l’inconscient ou, plus justement, le processus inconscient ? Accordons-nous une approche supplémentaire avant de nous prononcer, celle de la Présence Juste déjà évoquée ci-dessus, proche d’une méditation, qui nous permettra une troisième appellation : Présence aux Processus Inconscients P.P.I.
 

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