Chapitre 12 : Les purs processus inconscients et le modèle ontologique LÂ’expérience de mort imminente : E.M.I. Puis, un jour, une nouvelle étape s’impose dans la connaissance des états de conscience avec ce qu’on appelle EMI, NDE en anglais, expérience de mort imminente, near death experience. En effet, après les descriptions étonnées et étonnantes de Raymond Moody ou de Kenneth Ring notamment, insistant plus sur le fantastique du contenu que sur la permanence des étapes formelles, on en arrive aux études scientifiques, méthodiques, comme celle d’un cardiologue hollandais qui comptabilise près de 15 % d’EMI parmi plus de trois cents comateux après infarctus du myocarde (Van Lommel). Moi-même j’ai interrogé mes patients qui ont passé par une anesthésie générale et j’arrive à une proportion très proche – mais sans la rigueur statistique. Cette E.M.I. nous la retrouvons décrite de façon très proche dans toutes les traditions de toutes les époques (dans le Bardo Thödol tibétain, le livre des morts égyptien, la mystique chrétienne, la divine comédie de Dante etc...). Cette E.M.I., nous la cultivons dans les pratiques respiratoires telle que le Rebirth et dans bien des somatothérapies centrées sur les états de conscience. Fritz Perls la décrit dans la Gestalt-thérapie. Cette E.M.I. est reconnue maintenant comme un processus bien précis qui fait traverser cinq étapes dans un ordre chronologique habituel après le trauma initial, même si le contenu semble disparate :
Aussi est-il évident à présent que la dite EMI n’est autre qu’un processus neuro-bio-physiologique, à manifestation psychologique, qui se déroule selon ces cinq étapes auxquelles j’ajoute une sixième : le changement de vie. Cette sixième étape qui s’écoule sur des mois, ce changement de vie, démontre l’effet thérapeutique de l’éveil de ces processus. Le monde médical et scientifique reconnaît enfin la réalité de ces vécus qui n’ont plus rien d’ésotérique ni même de mystique. Il en arrive à évaluer l’occurrence de l’E.M.I. à un tiers de la population : une personne sur trois fait, un jour ou l’autre, une expérience dite de mort imminente. Quand j’en parle à un groupe de vingt élèves, il y a toujours trois ou quatre d’entre eux qui ont fait cette expérience.
Mais n’oublions pas que, dans l’EMI, la cause est traumatique et violente ou chimique (anesthésie, drogue dure) et provoque donc des phénomènes en clivage tel que l’excorporation. Dans le travail analytique, par contre, la pratique est volontaire et progressive. Dans les pratiques somatothérapiques, somatanalytiques et méditatives, c’est un acting, l’hyperventilation notamment, qui lève la structure correspondante et libère le processus qui reste unifié et centré. J’ai bien observé ce mécanisme lors des milliers de séances de pneumanalyse (rebirth) que j’ai accompagnées au cours du quart de siècle écoulé. C’est ainsi qu’on peut systématiser les mêmes étapes que celles de l’E.M.I. raison pour laquelle nous appellerons ce deuxième mode d’obtention : expérience des processus inconscients.
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