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Chapitre 10 : Le modèle ontogénétique

La dimension relationnelle comme critère de différenciation : cadres de vie et positions de vie

La somatologie nous propose un nouveau critère, ce qui justifie l'élaboration d'un modèle développemental tout aussi nouveau. Avec sa « topique des positions », elle nous invite à une gymnastique intellectuelle, à une observation anthropologique et à une vérification clinique, qui ont abouti au modèle développemental en six étapes. II nous reste maintenant à expliquer et expliciter ce choix avant de le fonder par ses apports pour les sciences humaines, la psychothérapie et la nosologie psychiatrique.
Le critère de différenciation est celui du relationnel qui se précise par les cadres de vie, des trois et seulement trois milieux distincts que sont le groupe social, le couple affectif et l'écosystème environnant. Vu du côté de la personne, cela donne la situation en groupe, en couple et en isolement. La notionde « position de vie » ajoute à chaque cadre une fonction spécifique : respectivement la dynamique sécuritaire, la fusion affective et la créativité individuelle. Nous arrivons ainsi à des entités réelles, stables et opérantes, comme nous le montreront les études à venir. Pour le moment, il nous suffit de souligner les qualités intrinsèques de ce critère situationnel et positionnel.
Il s'agit d'abord d'un élément quasi matériel et objectif. Le groupe, le couple et l'isolement, ça se distingue aisément. Si l'on objecte que l'on peut être en couple dans un groupe et solitaire même à deux, il suffira de se référer à la position de vie, (sécuritaire, affective ou créative) pour définir la prévalence d'une position donnée. On privilégie l’univers créatif bien qu'on soit à deux. On ne voit que le couple même dans un banquet. Car il s'agit de la prévalence d'une des positions quand il y a « superposition » des cadres, à savoir présence simultanée des trois positions. Ici fait retour toute la complexité de l'homme, complexité qui est la chance de l'humaniste et la malchance du scientifique. Notre critère ne dépend donc pas d'une théorie a priori comme le fait le critère des zones érogènes de Freud. Il ne rend probablement pas justice à toute la richesse du fonctionnement humain ; mais cette limite est le garant même de son objectivité.
La même remarque concerne la capacité à fixer une chronologie exacte et précise. Tout le monde sait que chaque individu connait un développement différent de celui des autres, quant à des détails de variance sûrement, et même souvent quant à l'inversion ou l'absence de stades. Notre modèle rend compte de toutes ces variations puisque le critère de différenciation est très souple quant à la chronologie. Nous expliciterons cet aspect plus loin.
Le critère des trois cadres et positions de vie, redupliqués en six étapes développementales, trouve une très grande pertinence dans sa capacité à se référer à des modèles scientifiques expérimentaux. Plus loin, nous mettrons en œuvre un modèle aussi important que la théorie des catastrophes. C'est la matérialité même de notre critère qui permet cette rencontre avec les sciences dures.
Enfin notre critère de différenciation est tout autant pragmatique, Il se réfère à un lieu d'observation totalement adéquat avec les trois cadres organisationnels des nouvelles psychothérapies : en groupe, en couple et en solitaire. C'est ainsi que les trois formes de la somatanalyse, socio-, psycho- et éco-somatanalyses, constituent de véritables laboratoires expérimentaux comme je l'ai souligné à plusieurs reprises, non seulement pour l'observation de ce qui s'y passe mais aussi pour la vérification des hypothèses.
 
 

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