Chapitre 4 : La présence juste et le processus de la présence Conclusion Je voudrais revenir sur le troisième et long écrit publié dans " La dimension spirituelle en psychothérapie, corps et transpersonnel " où j'annonçais tout simplement une "méditation scientifique et humaniste". Pour ma part, cela me semblait légitime, vue la procédure très méthodique de l'expérimentation ; on s'assied puis.... ça arrive... et.... De plus les actings du protocole sont des techniques somatothérapiques. Mais un doute subsistait quant à l'accueil qui pourrait être fait à cette prétention... scientifique. Aujourd'hui, grâce aux concordances établies avec les purs processus libérés dans l'expérience de mort imminente, avec les étapes de la psychose aiguë, tous thèmes que nous développerons plus loin, avec l'inconscient de Freud et l'inconscient collectif de C.G. Jung et même les sécrétions (neuro-) hormonales, ce doute recule grandement. Plus que jamais je propose cette hypothèse exaltante de l'unité profonde de tous ces mécanismes autour de la valeur universelle de ces trois états de "pur processus" énergétique, spirituel et affectif. Et je ne veux pas me priver d'illustrer encore cette réalité avec l’enseignement que je donne depuis longtemps aux élèves : " l'affectif est sans structure, il n'a que des garde-fou ". Bien sûr, puisque l'affectif est un pur processus !
La Présence Juste est donc une démarche psychothérapique scientifique. Elle s'intègre dans la conception humaniste de la psychothérapie qui privilégie la relation, la liberté et le respect, sans négliger la méthodologie que requiert la conception médicale de notre profession.
Nous n'essayons en rien de pousser la psychothérapie du coté de la méditation prise au sens populaire du terme, trop souvent connotée de religieuse ou d'ésotérique. Encore que le cognitisme ne se gêne pas à intégrer la méditation sous son vocable anglais : mindfullness. Nous montrons seulement, et faisons découvrir, que les fonctions les plus profondes de l'esprit ne s'expérimentent que par... l'assise silencieuse.
Enfin permettons-nous de clore avec une réflexion grave et... bien nécessaire. En cet été 2002 où l'Europe Centrale, la Chine et bien d'autres régions du globe sont submergées par les eaux, au moment de la grande conférence de l'O.N.U. sur l’environnement à Johannesburg, il devient de plus en plus évident que la part '' rationnelle, intelligente, technique et capitalistique " de l'être humain est en train de détruire la planète et de... s'autodétruire. Il faudra bientôt reconnaître que le " logos " montre dangereusement ses limites, ce " verbe " dont on fait encore la panacée en certains endroits. Mais il nous reste, fort heureusement, la richesse énergétique, spirituelle et affective, à savoir l'âme, cette " Seele '" dont parlait Freud (et non pas " psyché "' comme le veut la mauvaise traduction française), le Soi de Jung, la " connexion en soi " selon notre appellation. Il nous reste le corps et l'âme, la volupté, l'aimer et la vérité qui n'émettent ni CO2 ni bombes intelligentes.
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