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Introduction

L’établissement du modèle ontopathologique

 Le choix du préfixe grec ons (ontos) qui désigne l’être, et qui s’utilise surtout en philosophie et en métaphysique vient compléter un mouvement de plus de cent ans. Le préfixe psycho- est venu signifier que le seul organisme (soma) ne suffisait pas à évoquer l’humain. Puis tout est devenu psycho- (psychiatrie, psychologie, psychothérapie) bien que Freud, par exemple, utilisât le terme allemand Seele, l’âme.

Une deuxième correction s’est faite avec le psycho-somatique. Mais on accepte aujourd’hui que toute médecine est psychosomatique et même psychosociosomatique ou biopsychosociale. Ce terme n’a donc plus de sens. Alors autant saluer le retour de l’approche globale de l’être par le préfixe onto-. Il ne s’agit pas de simple argutie. Le choix du mot évoque l’essentiel, à savoir cette globalisation qui est à l’être ce que la mondialisation est à l’humanité (et pas seulement à l’économie).

Avec cette dernière partie, nous aborderons les apports originaux de notre œuvre, en quatre étapes. La première énonce les choix théoriques et les principes de base. Nous posons clairement nos références :

 

  • les descriptions des DSM et CIM réunis ;

  • les apports les plus riches des principaux courants psychothérapeutiques,

  • les découvertes des neurosciences, de la psychologie expérimentale, de l’anthropologie.

Nous proposons aussi nos exigences éthiques :

 

  • la reconnaissance de la pathologie potentiellement la plus grave : l’écolose ou ontopathologie liée à l’environnement,

  • la définition de notre élaboration comme « démarche personnelle » et non pas comme nouveau dogme.

Enfin nous construirons l’outil épistémologique principal avec le « postulat structuraliste de pluriglobalité », sans oublier le continuum santé-pathologie, ethos-pathos.

C’est la raison pour laquelle la deuxième étape s’appesantira encore sur un dernier préparatif, à savoir sur le modèle ontodynamique : comment fonctionne l’être humain en bonne santé ? Voilà un quart de siècle que je forme des psychothérapeutes et des somatothérapeutes en quatre à cinq années. Et j’en suis au millième de ces professionnels formés. Eh bien, ils m’offrent le spectacle même du développement de l’adulte à partir de la position sociale classique jusqu’à cette expansion de l’être qui réalise le futur thérapeute/analyste. Cette ontodynamique constitue le cœur de notre modèle dont l’ontopathologie n’est que la continuation :

 

Tableau 2 : le modèle ontopathologique

 Les voici ces tableaux ontopathologique et ontodynamique qui seront explicités plus loin, livré en bloc et tout à trac. Toutes les grandes pathologies des adultes décrites dans les DSM et CIM s’y trouvent, positionnées selon les paramètres diagnostics évoqués !

Il y a de l’ordre dans l’univers et dans la vie :

 

  • un big bang,

  • un atome (à cinquante particules !),

  • une chaîne évolutive jusqu’à l’humain,

  • de l’électricité découlant du + et du -, une informatique basée sur le même bit.

Eh bien, les pathologies s’ordonnent elles aussi dans un ensemble, chacune à sa place….

C’est notre hypothèse de base. Et même si on me proposera – je l’espère – de déplacer telle ou telle maladie sur le tableau, l’ensemble restera structurellement valable. Mes élèves en sont les premiers témoins et bénéficiaires, n’apprenant plus par cœur les dix symptômes de la centaine de pathologies, n’attendant plus d’avoir l’expérience clinique de toutes ces entités… ça s’agence, ça s’intrique en une logique qui réalise déjà la moitié du travail d’apprentissage des psychopathologies et des cliniques. Le voici ce tableau qui sera documenté dans la troisième partie de livre.

 Tableau 3 : le modèle ontodynamique

Mais notre souci n’est pas seulement pédagogique. Il se veut fondamentalement scientifique, fidèle aux principes des sciences humaines. Aussi faut-il développer une stricte méthodologie et énoncer les règles épistémologiques.

Cette rigueur n’est pourtant pas austère. L’évocation des théories psychopathologiques des deux derniers millénaires et demi nous replonge dans l’histoire culturelle et les civilisations. Le point sur les psychothérapies des deux derniers siècles et demi est une utile histoire des écoles de thérapies/analyse. Quant aux cas cliniques que j’ai choisis graves et douloureux, ils nous entraînent au cœur même de l’humaine souffrance, dans le vif de la bagarre existentielle.

La rigueur scientifique ne fait qu’enrichir cette humanité parce qu’elle la rend plausible, vraie, exemplaire.

 

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