Une épistémologie pour lÂ’intégration théorique La guerre entre les Ecoles de psychothérapie est beaucoup plus féroce au niveau des théories qu'à celui des pratiques puisque la psychanalyse devient « brève », (18 mois) et même courte (3 à 20 séances pour J.A. Miller) et que le cognitivo-comportementalisme devient « moyen » (1 à 2 ans) surtout avec la « troisième vague », émotionnelle (J. Cottraux). Il nous faut donc une rigueur épistémologique et une clarté méthodologique d'autant plus fortes.
L'intégration des méthodes en pratique pluri-globale et en cure séquentielle nous assure de l'objectivité du lieu d'observation et donc de la clarté méthodique.
L’apport de la théorie des « types logiques » de B. Russell nous guide épistémologiquement : il n'est pas possible de traiter des autres théories d’Ecole à partir de sa propre théorie d'Ecole. Il faut aller méta -, au-delà, à un niveau véritablement paradigmatique. Pour nous, cela implique trois modèles fondamentaux : ontologique, ontogénétique, thérapeutique :
- le modèle ontologique doit comprendre les grandes dimensions de l’être, à savoir : cadres de vie, structures stables (cognitions, comportements, communications, traits) processus fonctionnels (bon, vrai, aimer) et processus inconscients ;
- le modèle ontogénétique propose les étapes du développement nécessaires à l'analyse d'une histoire de vie ; pour distinguer ces étapes, nous devons nous référer au critère le plus prégnant et le plus pertinent pour la psychothérapie, à savoir au critère relationnel ; en effet, c'est au niveau des relations humaines (et environnementales) que se joue prioritairement santé, pathologie et guérison ; chacune des six étapes retenues se subdivise en une phase de « stabilité structurelle » et une phase de transition « catastrophique » (théorie du chaos de René Thom) ; la vie étant auto-organisatrice, elle se développe selon le principe complexification / plénarité :
- le processus thérapeutique fondamental répète le modèle de développement : il recherche l'unification des composantes pertinentes dans la situation donnée jusqu'à la connexion globale (et l’élimination des fonctions non pertinentes à la situation) en une « expérience plénière » aussi jubilatoire que le stade du miroir.
Voilà la moitié du chemin de cette intégration théorique. Il reste à la valider en montrant qu'elle n'exclut aucune des grandes théories d’Ecole bien élaborée, qu'elle permet de situer leurs champs de pertinence particuliers et les… enrichit à partir de cette re- contextualisation.
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